(Yabiladi)
A l’occasion de la conférence régionale sur « la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes », organisée lundi et mardi à Rabat, le gouvernement marocain s’est engagé à prendre des mesures préventives, à renforcer la protection des femmes et à promouvoir leurs droits fondamentaux.
Plusieurs personnalités politiques et représentantes de la société civile ont assisté à la conférence. Parmi elles, Mme Bassima Hakkaoui a fait savoir que le gouvernement travaillait actuellement d’arrache-pied à la promulgation d’une loi garantissant aux femmes une protection contre la violence, rapporte Maghreb Emergent. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan gouvernemental quadriennal (2012-2016) pour l’égalité des sexes et la parité, un plan baptisé « Ikram », a rappelé la ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social.
« Vous organisez cela sans faire appel à la société civile ? »
Malgré l’effet d’annonce, et la bonne volonté affichée, la ministre n’a toutefois pas réussi à convaincre les militantes des associations féministes présentes pour l’occasion. Celles-ci s’estiment en effet tenues à l’écart de la stratégie conduite par le ministère, auquel elles reprochent un manque de vision et de clarté. « Les organisations de la société civile sont exclues des débats et de l’élaboration de cette stratégie et c’est ce qui fait qu’elle est totalement inefficace », regrette l’une des représentantes de la coalition « Printemps féministe pour la démocratie ».
Et pourtant, « l’honnêteté consisterait à reconnaitre le rôle joué par la société civile » affirme l’ex-ministre de la Solidarité, Nouzha Skalli. « L’expérience marocaine, notamment en ce qui concerne la proactivité de ses associations féministes, est unique. Mais malheureusement, celle-ci a été complètement escamotée par l’exclusion des acteurs de la société civile du débat de ce début de semaine » ajoute la passionaria.
Le « modèle marocain »
Signataire de la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes, le Maroc peut en effet se targuer de faire figure de « modèle régional » en matière de lutte contre ce « fléau social », souligne Mme Skalli. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a, selon elle, été choisi pour accueillir le congrès régional sur la question de la violence faite contre les femmes ; congrès qui a connu l’intervention de plusieurs hauts responsables étrangers, dont la ministre de la Femme et la famille tunisienne, Siham Badi, et de son homologue palestinienne, Rabeha Diyab.
Cela dit ce n’est pas parce que le Maroc fait figure de modèle dans la région que la situation de la femme marocaine en est pour autant idéale. La dernière enquête du HCP confirme ce constat ambivalent. Réalisée avec l’appui financier du Fonds du Développement des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM), cette première étude du genre révèle en effet que 62,8% des femmes ont été victimes d’un acte de violence sous une forme ou une autre l’an passé. En d’autres termes, plus de 6 femmes sur 10 auraient subi un acte de violence physique, verbale et/ou sexuelle dans le royaume en 2011, contre 3 sur 10 en Europe. Et dire que dans notre pays ces chiffres sont probablement sous-évalués…
A l’occasion de la conférence régionale sur « la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes », organisée lundi et mardi à Rabat, le gouvernement marocain s’est engagé à prendre des mesures préventives, à renforcer la protection des femmes et à promouvoir leurs droits fondamentaux.
Plusieurs personnalités politiques et représentantes de la société civile ont assisté à la conférence. Parmi elles, Mme Bassima Hakkaoui a fait savoir que le gouvernement travaillait actuellement d’arrache-pied à la promulgation d’une loi garantissant aux femmes une protection contre la violence, rapporte Maghreb Emergent. Celle-ci s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan gouvernemental quadriennal (2012-2016) pour l’égalité des sexes et la parité, un plan baptisé « Ikram », a rappelé la ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social.
« Vous organisez cela sans faire appel à la société civile ? »
Malgré l’effet d’annonce, et la bonne volonté affichée, la ministre n’a toutefois pas réussi à convaincre les militantes des associations féministes présentes pour l’occasion. Celles-ci s’estiment en effet tenues à l’écart de la stratégie conduite par le ministère, auquel elles reprochent un manque de vision et de clarté. « Les organisations de la société civile sont exclues des débats et de l’élaboration de cette stratégie et c’est ce qui fait qu’elle est totalement inefficace », regrette l’une des représentantes de la coalition « Printemps féministe pour la démocratie ».
Et pourtant, « l’honnêteté consisterait à reconnaitre le rôle joué par la société civile » affirme l’ex-ministre de la Solidarité, Nouzha Skalli. « L’expérience marocaine, notamment en ce qui concerne la proactivité de ses associations féministes, est unique. Mais malheureusement, celle-ci a été complètement escamotée par l’exclusion des acteurs de la société civile du débat de ce début de semaine » ajoute la passionaria.
Le « modèle marocain »
Signataire de la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes, le Maroc peut en effet se targuer de faire figure de « modèle régional » en matière de lutte contre ce « fléau social », souligne Mme Skalli. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a, selon elle, été choisi pour accueillir le congrès régional sur la question de la violence faite contre les femmes ; congrès qui a connu l’intervention de plusieurs hauts responsables étrangers, dont la ministre de la Femme et la famille tunisienne, Siham Badi, et de son homologue palestinienne, Rabeha Diyab.
Cela dit ce n’est pas parce que le Maroc fait figure de modèle dans la région que la situation de la femme marocaine en est pour autant idéale. La dernière enquête du HCP confirme ce constat ambivalent. Réalisée avec l’appui financier du Fonds du Développement des Nations Unies pour la Femme (UNIFEM), cette première étude du genre révèle en effet que 62,8% des femmes ont été victimes d’un acte de violence sous une forme ou une autre l’an passé. En d’autres termes, plus de 6 femmes sur 10 auraient subi un acte de violence physique, verbale et/ou sexuelle dans le royaume en 2011, contre 3 sur 10 en Europe. Et dire que dans notre pays ces chiffres sont probablement sous-évalués…