« Plus de 50% des filles du milieu rural n’accèdent pas au collège », selon le Comité de Soutien à la Scolarisation des Filles rurales [CSSF]. De plus, « les mauvaises conditions de scolarisation, l’absence de collège, internats de filles et de transport rendent l’accès à l’éducation plus difficile pour les filles que pour les garçons ».
Autant de choses qui poussent la CSSF à faire de la scolarisation des filles du milieu rural leur champ de bataille, d’autant que les filles marocaines sont connues pour avoir un franc succès à l’école. L’association vient de lancer une campagne de sensibilisation et de mobilisation en faveur de l’accès des filles rurales à une scolarisation de qualité. « On veut sensibiliser la population en général, les autorités, le gouvernement, et les associations de défense des droits de l’homme sur l’ampleur du problème », déclare Meryem Nassif, présidente de la CSSF contactée par Yabiladi. Admettant que le gouvernement marocain a montré une « réelle volonté » de promouvoir l’éducation en générale et celle des filles en particulier, le CSSF note que la gangrène est encore très présente. « Beaucoup de gens ont tendance à penser que le problème de la déscolarisation des filles est passé alors que c’est encore là », explique Mme Nassif. A titre d’exemple, dans la seule province d’El Jadida en 2010, seulement 965 filles figuraient parmi les 2.085 élèves inscrits au primaire. Et elles ne sont que 408 au collège et 212 au lycée.
Nécessité des moyens financiers
L’association espère également via cette campagne « attirer les bailleurs de fonds pour la création d’autres foyers ». En effet, le CSSF a mis sur pied, en 2000, le programme « bourse pour réussir » permettant aux filles du milieu rural de poursuivre leurs études au collège. Ainsi, il a procédé à la création de plusieurs foyers situés à proximité des collèges de l’enseignement public qui devaient servir d’hébergement à ces filles. Chaque foyer compte un maximum de 20 filles placées sous la supervision d’une encadrante et d’une gouvernante, sachant que la bourse mensuelle de 400 dirhams par tête finance le fonctionnement des foyers. En 2011, l’on comptait 44 foyers gérés par les 21 associations locales partenaires du CSSF et à ce jour, plus de 2 500 filles dans plus de 40 communes rurales ont pu bénéficier de ce programme.
Depuis sa création en 1998, le CSSF détient à son actif plusieurs autres réalisations favorisant l’accès aux études secondaires des filles du milieu rural. Cette fois, l’association a mis le comble à son effort en lançant un spot vidéo de sensibilisation réalisé en trois langues : Français, Arabe et Amazigh, avec la participation de quelques célébrités en qualité de parrains et marraines. Ce sont, entre autre, la légende du football marocain Aziz Bouderbala, l’actrice Mouna Fettou ou encore l’animatrice Choumicha.