Estimée à 5%, puis à 4,2% pour au final être ramenée à 3%, la croissance économique au Maroc sera finalement inférieure à 3%. La croissance du pays reste toutefois tirée par la consommation intérieure et les exportations de phosphate.
La crise en Europe oblige le Maroc à revoir sa croissance à la baisse. En 2012, le taux de croissance sera inférieur à 3%, une progression nettement inférieure aux 5% annoncés lors de précédents pronostics. En 2011, la croissance était soutenue grâce aux bonnes récoltes céréalières et à une légère progression des recettes touristiques. Cette année, les récoltes, qui comptent pour environ 15% du PIB, sont moins bonnes. La faible demande de l’Union européenne (UE), principal partenaire économique du Maroc, et la facture pétrolière vont peser sur la balance commerciale. Au premier semestre, le déficit de la balance des biens a explosé pour atteindre 100 milliards de dirhams (9 milliards d’euros). Malgré les revenus du tourisme et les transferts d’argent opérés par les Marocains résidents à l’étranger (MRE), le déficit des comptes extérieurs devrait rester « significatif ». Une partie seulement sera recouverte par les flux d’investissements directs étrangers, principalement de l’UE et du Moyen-Orient.
Selon Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank, le Maroc vit « un ralentissement de la croissance mondiale, une croissance négative dans la zone Euro, et un ralentissement de la conjoncture dans les principaux pays émergents ». « Seules l’Afrique, l’Inde et la Chine parviennent à maintenir des niveaux de croissance supérieurs à 5% en 2012 », a-t-il affirmé dans une interview accordée à L’Economiste.