Le soutien de la société civile marocaine aux groupes les plus vulnérable pendant l’urgence sanitaire contre le Covid-19.

L’expérience de l’Association Tahadi de Casablanca.

La propagation de Covid-19 apporte de nombreux problèmes sociaux qui affectent la population, les femmes, les jeunes, les groupes les plus vulnérables. L’exemple des femmes victimes de violence domestique est flagrant.

“Avec 90 pays en confinement, quatre milliards de personnes sont appelées aujourd’hui à rester chez elles pour se protéger contre la contagion mondiale du Covid-19. Mais cette mesure de protection cache un autre danger mortel. Nous voyons se développer une pandémie fantôme, celle de la violence à l’égard des femmes. [..] Le confinement exacerbe les tensions et le stress créés par les soucis de sécurité, de santé et d’argent. Il renforce par ailleurs l’isolement des femmes ayant un partenaire violent et les sépare des personnes et des ressources les plus à même de les aider. C’est la tempête idéale pour laisser libre cours aux comportements violents et dominateurs derrière les portes closes.” (Déclaration de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes, lundi 6 avril 2020).

Aussi au Maroc, la société civile se mobilise pour apporter une réponse à certains de ces problèmes.

En ces temps d’isolement social, nous avons pensé vous offrir un aperçu de cet engagement et des efforts mis en place par les professionnels et les opérateurs de services, les bénévoles, mais aussi les simples citoyens et citoyennes, les acteurs du monde économique et les responsables des institutions. Nous avons choisi Casablanca principalement parce que, depuis le début de la pandémie, c’est la ville la plus touchée par le virus (avec plus de 900 cas dans la Région de Casablanca-Settat au 22 Avril 2020, Source Ministère de la Santé du Maroc). Mais il y a aussi une autre raison. Dans la ville se reflètent toute la complexité, la richesse et les problématiques d’une société en transition.

Bouchra Abdou

Plusieurs éléments de réflexion émergent en fait de notre rencontre virtuel avec Bouchra Abdou, Directrice de l’Association Tahadi pour l’Egalité et la Citoyenneté.

Comment protéger tous les citoyens et toutes les citoyennes contre les risques liés à la propagation du coronavirus? Comment limiter l’impact des inégalités préexistantes sur les possibilités pour tous et toutes de jouir pleinement des droits à la santé, à la sécurité, à la protection sociale, ..? Et enfin, comment faire en sorte que les mesures que nous allons mettre en place pour réduire le risque de contagion n’aient pas de conséquences négatives sur ceux qui vivent déjà dans une condition de vulnérabilité ?

Bonne lecture.

Basée à Casablanca, l’Association Tahadi est connotée par un fort ancrage territorial. Pourriez-vous nous raconter en quelque mot votre histoire dans ce territoire caractérisé par des dynamiques socio-économiques et culturelles extrêmement complexes?

Dès sa création, l’Association Tahadi a eu une vocation d’Association de quartier, plus précisément du quartier de Derb Ghallef, qualifié comme l’une des zones les plus « chaudes » de Casablanca, regorgeant de calamités sociales de toute sorte: pauvreté extrême, agressions et criminalité, violence de genre, ignorance, délinquance, prostitution, extrémisme, trafic de stupéfiant, déperdition scolaire… 

L’Association a été constituée en 2003 par un groupe de jeunes refusant de rester indifférents face à une situation tellement critique et mus par une volonté de voir les choses s’améliorer. Au départ, guidé par le souci de maintenir la viabilité sociale, faire du quartier un endroit digne d’êtres humains, et améliorer la qualité de vie des habitants, l’Association Tahadi était essentiellement de vocation environnementale.
Cependant le caractère dynamique du travail de proximité (attribut distinctif de l’Association) et l’interaction ininterrompue entre les besoins croissants de la population et les services offerts, ont été à l’origine de sa nouvelle vision au développement. L’Association a procédé donc à l’élargissement de sa mission et à la diversification de ses domaines d’action pour devenir l’Association Tahadi pour l’Egalité et la Citoyenneté (ATEC).

Actuellement l’ATEC joue un rôle primordial dans la vie quotidienne de la population de Casablanca, son local est devenu une infrastructure essentielle dans le quartier comme tout autre établissement public (école, dispensaire,…) où les habitants viennent régulièrement chercher des solutions à leurs problèmes, des réponses à leurs soucis.

Le travail que l’ATEC accompli dans le quartier de Derb Ghallef constitue une contribution à l’établissement des bases d’une société démocratique, moderne et tolérante, où priment les valeurs humaines et universelles de liberté, d’égalité et de citoyenneté.
« Agir dans mon quartier pour bâtir ma société» est de ce fait un slogan central dans le travail de l’ATEC et dans un tel contexte la population entière constitue notre cible. Cependant, l’ATEC rapproche les problèmes de la population, leur identification ainsi que les programmes qui en découlent à partir d’une perspective de droit, de genre social et selon une approche participative. Actuellement, les services du centre sont sollicités principalement par:

DES FEMMES:
victimes de violence, bénéficiaires des services d’écoute, orientation, soutien juridique et psychologique ;
démunies, analphabètes et/ou au chômage, qui désirent apprendre à lire et à écrire, développer des compétences pour devenir autonomes ou encore qui viennent solliciter de l’aide sociale, loyer, médicament, vêtements et aussi des ovins pour la fête de l’Aid;
mamans célibataires, qui demandent notre soutien pour l’enregistrement de leurs enfants dans les registres de l’Etat civil.

DES ENFANTS ET DES JEUNES:
qui nécessitent des services d’écoute et de soutien psychologique. A ce propos, l’ATEC organise régulièrement des séances d’écoute en faveur des élèves dans les établissements scolaires du quartier, tandis que les cas qui nécessitent d’un suivi plus rigoureux, sont souvent transférés vers le centre;
qui cherchent des opportunités de formation, accompagnement et d’insertion professionnelle et/ou qui désirent apprendre des langues étrangères (dans ce dernier cas, les cours de langues sont assurés en collaboration avec des bénévoles étrangers);
qui sollicitent des cours de soutien scolaire (en effet l’ATEC œuvre depuis des années contre la déperdition scolaire dans les milieux précaires);
qui cherchent tout simplement à participer dans les diverses activités de divertissement organisées par l’Association.

Au Maroc, la région de Casablanca-Settat compte le nombre le plus important de personnes infectées par le Covid-19. Pourriez-vous décrire brièvement la réponse des habitants de Casablanca vis-à-vis des impositions et de limitations ayant pour objectif celui de réduire le risque de diffusion du Covid-19?    

Il faut reconnaitre que, dans ce contexte de diffusion de la pandémie aussi dans le Royaume du Maroc, l’Etat et le Gouvernement ont fait preuve d’un engagement dynamique remarquable, en prenant les devants et en mettant en place une panoplie de mesures proactives. Mais malheureusement les données socioculturelles et économiques ne les ont pas beaucoup servit. La société marocaine, qui prête souvent foi à la superstition et aux interprétations mythiques et accorde fréquemment du crédit aux rumeurs et aux commérages, n’a pas toujours pris au sérieux la pandémie et ses dangers. Par conséquent, la réponse de la population n’a pas été toujours comme on l’espérait.  De même, le tissu économique marocain (constitué en grosse partie d’activités informelles) a eu du mal à s’adapter au confinement, dans l’absence pour les familles de toute possibilité d’indemnisation. N.B. environ un mois après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, le Gouvernement a décidé indemniser certaines familles affectées par le confinement, mais nous ici, on parle de tout un mois qui s’est écoulé sans aucune indemnisation. De plus, l’allocation pour chaque famille est nettement inférieure aux gagnes potentiels qui ont été perdus.

La nécessité de limiter la diffusion du virus, l’exigence de respecter le confinement et les autres limitations justement imposées par les Autorités, l’urgence de protéger la santé des collaborateurs, professionnels et volontaires… Comment avez-vous du changer vos procédures de prise en charge ainsi que la manière de répondre aux besoins de vos bénéficiaires?

Comme tout autre acteur national ou résidant, l’ATEC n’a pas hésité à se conformer aux décisions étatiques visant à enrayer la propagation de la pandémie du Covid-19. Aussi, dans un premier temps, l’ATEC a suspendu toutes les activités collectives et celles susceptibles de recueillir une participation massive, tout en préservant les services quotidiens rendus dans le cadre du centre d’écoute et d’orientation juridique, ainsi que les actions à participation très limitée, en respectant, bien entendu, les mesures générales de prévention et d’hygiène (utilisation des masques, des gants, des produits de désinfection…). Mais avec l’adoption de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars 2020, l’ATEC a dû revoir la totalité de son mode de fonctionnement en optant essentiellement pour le télétravail et en inaugurant un grand chantier de réflexion et de concertation (en interne et vis-à-vis des partenaires) dans le but de trouver les combinaisons capables d’assurer une certaine continuité de ses actions tout en respectant les contraintes de la nouvelle situation.
Au niveau local, on a un agent de quartier qui travaille à plein temps et qui œuvre en coordination avec une équipe de bénévoles éparpillés dans diverses zones du quartier pour prospecter et détecter les problèmes. L’agent de quartier est en contact permanent et direct avec la population. En dehors du quartier, l’ATEC bénéficie de la collaboration d’un large réseau d’Associations plantées sur tout le territoire casablancais et même au niveau national et international, qui nous transfèrent des cas susceptibles de bénéficier de nos services. D’autres cas nous sont, souvent, transférés par certains services de l’Etat, qui nous connaissent à travers le travail quotidien ou avec lesquels on a des partenariats officiels (Cellule de violence attachée au tribunal, ou celle attachée aux services de la sureté nationale, l’entraide nationale,…). Des cas nous parviennent, également, à travers notre page Facebook et via le téléphone. Les accompagnements juridiques ou sanitaires sont suspendus, pendant la période du confinement, mais on ils vont être repris immédiatement après la fin de cette période.

Sur la base de votre expérience directe avec les femmes de Derb Ghallef, quelles sont vos inquiétudes pour le futur?

Les obstacles auxquels se confrontent aujourd’hui les femmes du Maroc dans leur parcours vers l’égalité de genre sont encore nombreux, d’ordre culturel et économique, en plus des obstacles liés au manque d’instruction et de formation, à l’ignorance et d’analphabétisme. L’absence de prise en charge durant la phase transitoire qui sépare le moment où la femme prend la décision d’être autonome et le moment où elle devient effectivement capable de se prendre en charge, joue un rôle crucial. Durant tout ce stade la femme doit subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, sans considérer tous les efforts liés à la nécessité de se former, d’apprendre, de trouver un emploi ou de lancer sa propre activité entrepreneuriale. En pensant à ces difficultés, plusieurs femmes sont découragées et renoncent prématurément à prendre cette voie. En plus, les femmes (en particulier celles en difficultés), trouvent du mal à répandre aux conditions souvent jugées excessives pour accéder à différentes sources de financement, tandis que une économie souvent rigide les pousse à opter pour des activités à faible valeur ajoutée (petits commerces, petits métiers, ouvrières avec des tâches déterminées…) et à très faibles revenus. Concernant la diffusion du Covid-19, nous sommes sans doute inquiets pour le sort des milliers de femmes qui sont aujourd’hui condamnées à rester coincées devant leurs agresseurs réels ou potentiels. Malgré les avancées considérables enregistrées au cours des dernières années aussi au niveau des perceptions, il y a encore, ici au Maroc, une misogynie étroitement liée à une société masculine qui n’hésite pas à se servir de la religion, des coutumes, de l’histoire, de la morale pour signaler son hostilité aux femmes. Une misogynie qui se manifeste et qui s’exprime chaque fois que la crise économique s’intensifie, que la pauvreté s’aggrave, que le chômage est exacerbé et que le sentiment de faiblesse, de désespoir et d’amertume qui en découle empire. L’interprétation misogyne, considère que le fait que les femmes ont quitté leur foyer et ont conquis le domaine du travail est à l’origine de cette souffrance. Cette thèse poursuit son analyse pour arriver à la conclusion que dans l’absence d’une réaction humaine pour redresser la situation, c’est à la volonté divine de s’imposer. Le châtiment divin se manifeste tantôt par une carence des pluies qui entraine de la sécheresse, tantôt par d’autres catastrophes naturelles. Pour ces personnes, le coronavirus est expression du refus de Dieu de la sortie des femmes à l’espace publique et «la fornication et l’adultère» qui l’a accompagné.

Pourriez-vous nous aider à mieux comprendre le travail que vous faites pour protéger les femmes victimes de violences domestiques dans la situation actuelle?

En période de confinement, les femmes victimes de violence domestique sont obligées de cohabiter sous le même toit avec leurs agresseurs, avec des risques énormes pour leur intégrité psychologique et physique. Cela a constitué une préoccupation majeure au sein de l’ATEC depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, en particulier pour ces femmes contraintes par la pauvreté et l’indigence, en l’absence de toute autre alternative.
Un ensemble de mesures ont été prises par l’Association à cet égard. D’abord un communiqué de presse a été publié pour attirer l’attention de l’opinion publique et pour appeler les décideurs politiques à leurs responsabilités.

En guise de recommandations visant l’adaptation de nos actions au nouveau contexte, l’Association a mis à la disposition de ses femmes des numéros pour l’écoute et le soutien psychologique à distance. D’une autre coté, et en coordination avec nos partenaires sociaux à savoir la Direction Régionale de l’Entraide Nationale et la Division de l’Action Sociale de la Préfecture des Arrondissements Casablanca-Anfa, l’ATEC a procédé à l’aménagement d’un espace au sein du centre d’hébergement provisoire de Derb Ghallef (voir plus bas, ndr) pour abriter le cas échéant, cette catégorie de femmes. Malheureusement, nous ne disposons pas encore de dispositifs légaux auxquels s’appuyer afin de protéger ces femmes pendant la période de confinement. A ce niveau, il faut dire que c’est surtout la société civile qui est très active et qui essaye, avec ses moyens limités, de combler ce vide.

Le Covid-19 touche donc de manière significative les plus vulnérables.  Les mesures adoptées pour limiter la diffusion de la pandémie demandent à nous tous et toutes une discipline rigide qui n’est pas à la portée de tout le monde (ex. les sans-abri). Quels types d’actions avez-vous mis en place pour protéger ces groups plus exposés aux risques d’infection?

Fidèle à son identité d’organisation de défense des droits humains, agissant dans le domaine de proximité, et se positionnant toujours au cœur des préoccupations et soucis de la population, l’ATEC a été contrainte de changer de cap, et s’engouffrer dans toute dynamique visant à garantir les droits des plus vulnérables.
Ça a été fait à travers un certain nombre d’initiatives: les campagnes de conscientisation et de sensibilisation, les tournées du porte-à-porte, les tournées  haut-parleurs dans  la plupart des rues et ruelles du quartier de Derb Ghallef, la distribution des paniers de denrées alimentaires aux familles nécessiteuses, la distribution les produits de désinfection, le paiement du loyer pour certaines mères célibataires et femmes en situation difficile dans le quartier.

D’autre part, en partenariat avec la Direction Régionale de l’Entraide Nationale et la Division de l’Action Sociale de la Préfecture des Arrondissements Casablanca-Anfa, l’ATEC a contribué à la création, de toute urgence, d’un centre d’hébergement provisoire dans l’enceinte de la Maison des Jeunes Derb Gallef, pour loger des personnes sans-abri ou sans domicile fixe (SDF) qui, compte tenu de leur situation, sont susceptibles d’être plus vulnérables à cette épidémie meurtrière.
Dans la réalisation de toutes ses actions, l’ATEC a également bénéficié du soutien de plusieurs bienfaiteurs, Associations amies, simples citoyens et citoyennes mais aussi quelques acteurs du monde économique. Pour vous donner quelques exemples, le restaurant La Flèche offre régulièrement des repas gratuits pour environ trente personnes et nous a financé 16 paniers de denrées alimentaires pour les familles du quartier. L’Hôtel Idou Anfa nous a offerts une quarantaine de serviettes. Enfin, aussi le McDonald’s local a manifesté, depuis le départ de l’opération d’hébergement, sa disponibilité à nous envoyer des repas, dès qu’on en aura besoin.

Le témoignage de Bouchra et de l’Association Tahadi nous laisse inquiets mais aussi confiants. Inquiets pour les nombreux défis, pour les problématiques énormes encore à résoudre.. Inquiets car le chemin est encore long avant d’arriver à briser les inégalités et garantir à tous et toutes les mêmes droits et le même degré d’autonomie (de choix et d’action). Et pas seulement au Maroc. Mais confiants, oui, car les témoignages comme celui de Bouchra nous rappellent que les efforts se multiplient partout dans le monde, que la société civile est active et que les gens prennent conscience de leur être citoyens et citoyennes « à partie entière », porteurs de droits et de devoirs, tout en favorisant un développement à la fois équitable et durable.

Isabella Panfili, Coordinatrice projets Iscos Marche au Maroc

Il sostegno della società civile marocchina alle fasce più deboli della popolazione durante l’emergenza per il Covid-19.

L’esperienza dell’Associazione Tahadi di Casablanca.

La diffusione del Covid-19 porta con sé numerosi problemi di carattere sociale che colpiscono le fasce più deboli della popolazione: donne, gruppi vulnerabili e giovani.
L’esempio delle donne vittime di violenza domestica in tutto il mondo è lampante.

Quattro miliardi di persone sono chiamate oggi a restare a casa per proteggersi dalla pandemia mondiale di Covid-19. Ma questa misura di protezione nasconde un altro pericolo mortale. Vediamo diffondersi un’epidemia fantasma, quella della violenza sulle donne [..] Il confinamento esaspera le tensioni e lo stress creati dal bisogno di sicurezza, di salute e di denaro, rinforzando l’isolamento delle donne con un partner violento e separandole dalle persone e dalle risorse capaci di fornire un aiuto. E’ la tempesta ideale per lasciare libero corso ai comportamenti violenti e dominatori, dietro le porte chiuse.
(Phumzile Mlambo-Ngcuka, Direttore Esecutivo UN Women, lunedi 06 Aprile 2020)

Anche in Marocco, la società civile si mobilita per offrire una risposta ad alcuni di questi problemi.

Abbiamo pertanto pensato di offrirvi uno spaccato di questo impegno che viene “dal basso”, di una solidarietà che vede fianco a fianco professionisti e operatori dei servizi, volontari, ma anche semplici cittadini e cittadine, attori del mondo economico e responsabili delle Istituzioni. Abbiamo scelto Casablanca, principalmente perchè dall’esplosione della pandemia, la Regione di Casablanca-Settat è stata la più colpita dal virus, con più di 900 casi al 22 Aprile 2020 (Fonte: Ministero della Salute del Marocco). Ma c’è anche un’altra ragione. Nella città di Casablanca, megalopoli con più di 4 milioni di abitanti, si riflettono in maniera unica tutta la complessità, la ricchezza e le problematiche di una società in transizione.

Bouchra Abdou

Dal nostro incontro virtuale con Bouchra Abdou, Direttrice dell’Associazione Tahadi per l’Uguaglianza e la Cittadinanza, emergono diversi elementi di riflessione.

Come proteggere tutti i cittadini e le cittadine dai rischi connessi alla diffusione del virus? Come limitare l’impatto delle diseguaglianze preesistenti sulle possibilità per ciascuno e ciascuna di godere a pieno titolo dei propri diritti alla salute, alla sicurezza, alla protezione sociale? E, per finire, come far si che le misure che andiamo ad attuare per ridurre i rischi di contagio non abbiano conseguenze negative su chi vive già in una condizione di vulnerabilità?

Buona lettura!

Con sede a Casablanca, l’Associazione Tahadi è connotata da un forte radicamento territoriale. Potresti raccontarci in poche parole la vostra storia in questo contesto caratterizzato da dinamiche socio-economiche e culturali estremamente complesse?

Sin dalla sua creazione, l’Associazione Tahadi ha avuto una vocazione di associazione di quartiere, più precisamente del distretto di Derb Ghallef, qualificato come una delle zone più “calde” di Casablanca, densa di problematiche sociali di ogni tipo: povertà estrema, aggressioni e criminalità, violenza di genere, ignoranza, delinquenza, prostituzione, estremismo, traffico di droga, abbandono scolastico…

L’Associazione è stata costituita nel 2003 da un gruppo di giovani che si rifiutavano di rimanere indifferenti di fronte a una situazione così critica, spinti dal desiderio di vedere migliorare le cose. Nelle sue fasi iniziali, guidata da un principio di “sostenibilità sociale”, dalla preoccupazione di rendere il quartiere un luogo più vivibile e di migliorare la qualità della vita dei suoi abitanti, l’Associazione Tahadi ha avuto essenzialmente una vocazione ambientale.
Tuttavia, la natura dinamica del lavoro di prossimità (un attributo distintivo dell’Associazione) e l’interazione ininterrotta tra le crescenti esigenze della popolazione e i servizi offerti, sono stati all’origine della nuova visione dell’Associazione, che ha quindi ampliato la sua missione e diversificato i suoi campi d’azione per diventare Associazione Tahadi per l’Uguaglianza e la Cittadinanza (ATEC).

Attualmente l’ATEC svolge un ruolo chiave nella vita quotidiana degli abitanti di Casablanca, i suoi locali sono diventati un’infrastruttura essenziale nel quartiere come qualsiasi altra istituzione pubblica (scuola, dispensario,…) dove gli abitanti vengono regolarmente a cercare soluzioni per i loro problemi e risposte alle loro preoccupazioni.

Il lavoro svolto dall’ATEC nel distretto di Derb Ghallef vuole essere inteso come un contributo per la creazione delle basi di una società democratica, moderna e tollerante, in cui i valori umani e universali di libertà, uguaglianza e cittadinanza hanno la precedenza.
“Agire nel mio vicinato per costruire la mia società” è quindi uno slogan centrale nel lavoro dell’ATEC e in questo contesto l’intera popolazione è il nostro obiettivo. Guidati da un approccio partecipativo ai problemi della popolazione (affrontati in prospettiva legale, sociale e di genere), i servizi del centro sono richiesti principalmente da:

DONNE:
• vittime di violenza, beneficiarie di servizi di ascolto, orientamento, supporto legale e psicologico;
• povere, analfabete e/o disoccupate che vogliono imparare a leggere e scrivere, sviluppare competenze per diventare autonome ma anche donne che vengono a cercare assistenza sociale, abitativa, medicine, vestiti e persino il montone per la festa musulmana dell’Eid;
• madri single, che chiedono il nostro sostegno per la registrazione dei loro figli all’anagrafe.

BAMBINI E GIOVANI:
• bisognosi di servizi di ascolto e supporto psicologico. A questo proposito, ATEC organizza regolarmente nelle scuole locali delle sessioni di ascolto per gli studenti, mentre i casi che richiedono un follow-up più rigoroso vengono trasferiti al centro;
• che sono alla ricerca di opportunità di formazione, supporto e inserimento professionale e/o che desiderano imparare le lingue straniere (in quest’ultimo caso, i corsi di lingua sono offerti in collaborazione con volontari stranieri);
• che necessitano di sostegno allo studio (a riguardo, ATEC lavora da anni contro l’abbandono scolastico in ambienti precari);
• che desiderano semplicemente partecipare alle attività di svago e socializzazione organizzate dall’Associazione.

In Marocco, la regione di Casablanca-Settat registra il maggior numero di persone infette da Covid-19. Potresti descrivere brevemente la risposta degli abitanti di Casablanca alle limitazioni volte a ridurre il rischio di diffusione del virus?

Bisogna riconoscere che, nel contesto della diffusione della pandemia anche nel Regno del Marocco, lo Stato e il Governo hanno dato prova di un notevole impegno dinamico, attuando da subito una serie di misure proattive importanti. Sfortunatamente però, i dati socio-culturali ed economici non li hanno sempre aiutati. Spesso la società marocchina non ha preso sul serio la pandemia e i rischi ad essa connessi, anche in virtù di una ancora diffusa tendenza a dare credito a superstizioni e interpretazioni mitiche nonché a voci e pettegolezzi. Di conseguenza, la reazione della popolazione non ha sempre corrisposto alle attese. Allo stesso modo, il tessuto economico marocchino (costituito in gran parte da attività informali) ha faticato ad adattarsi al confinamento, soprattutto a causa dell’assenza di indennità e altri meccanismi di protezione. N.B. circa un mese dopo la dichiarazione dello stato di emergenza sanitaria, il governo ha deciso di risarcire alcune famiglie colpite dal confinamento, ma qui stiamo parlando di un mese intero che è passato senza alcun risarcimento. Inoltre, l’indennità per ciascuna famiglia è significativamente inferiore ai potenziali guadagni che sono stati persi.

La necessità di limitare la diffusione del virus, l’obbligo di rispettare il confinamento e le altre limitazioni imposte dalle autorità, l’urgenza di proteggere la salute di dipendenti, professionisti e volontari … Come sono cambiate le vostre procedure di presa in carico e come riuscite ad oggi a venire incontro ai bisogni dei vostri beneficiari?

Come qualsiasi altro attore nazionale o residente, l’ATEC non ha esitato a conformarsi alle decisioni statali volte ad arginare la diffusione della pandemia di Covid-19. Inizialmente, abbiamo dunque sospeso tutte le attività collettive e quelle per le quali era prevista una partecipazione numerosa, mantenendo i servizi quotidiani resi nell’ambito del centro di ascolto e di orientamento legale, nonché le azioni con una partecipazione molto limitata, e rispettando, ovviamente, le misure generali di prevenzione e igiene (uso di mascherine, guanti, prodotti per la disinfezione …). Ma con l’adozione dello stato di emergenza sanitaria il 20 marzo 2020, abbiamo dovuto rivedere tutti i nostri metodi operativi, optando essenzialmente per il telelavoro e inaugurando un importante cantiere di riflessione e consultazione (interno e nei confronti dei partner) al fine di trovare le soluzioni in grado di garantire la continuità delle nostre azioni nel rispetto dei vincoli della nuova situazione.
A livello locale, al momento, abbiamo un agente di quartiere che lavora a tempo pieno in coordinamento con un team di volontari sparsi in varie aree del territorio per identificare le problematiche esistenti. L’agente di quartiere è in contatto permanente e diretto con la popolazione. Al di fuori dell’ambito strettamente locale, l’ATEC beneficia della collaborazione di una vasta rete di Associazioni dislocate su tutto il territorio di Casablanca nonché a livello nazionale e internazionale, che trasferiscono casi che potrebbero beneficiare dei nostri servizi. Altri casi vengono spesso trasferiti a noi dai servizi statali, che ci conoscono attraverso il lavoro quotidiano o con i quali abbiamo partenariati ufficiali (Cellule antiviolenza collegate al tribunale e ai servizi di sicurezza e mutua assistenza,…). Alcuni casi giungono a noi anche attraverso la nostra pagina Facebook e tramite telefono. Il supporto legale o sanitario resterà sospeso durante il confinamento, ma riprenderà immediatamente dopo la fine di questo periodo.

Sulla base della vostra esperienza diretta con le donne di Derb Ghallef, quali sono le vostre preoccupazioni principali in questo momento?

Gli ostacoli che devono affrontare le donne in Marocco oggi nel loro cammino verso la parità di genere sono ancora numerosi, di ordine culturale ed economico, oltre agli ostacoli legati alla mancanza di istruzione e formazione, all’ignoranza e all’analfabetismo. L’assenza di supporto durante la fase di transizione che separa il momento in cui la donna prende la decisione di essere indipendente e il momento in cui diventa effettivamente  capace di farsi carico di se stessa, gioca un ruolo cruciale. Durante questa fase, la donna deve sostenere se stessa e i suoi figli, senza considerare tutti gli sforzi legati alla necessità di formarsi, apprendere, trovare un lavoro o avviare la propria attività imprenditoriale. Pensando a queste difficoltà, molte donne si scoraggiano e rinunciano prematuramente a prendere questa strada. Inoltre, le donne (specialmente quelle in condizione di particolare vulnerabilità) riscontrano evidentemente delle difficoltà ad accedere ad opportunità di finanziamento (le cui condizioni sono peraltro spesso considerate eccessive), mentre un’economia spesso rigida le spinge a optare per attività a basso valore aggiunto (piccoli commerci, mansioni saltuarie,…) e a reddito molto basso. Per quanto riguarda la diffusione del Covid-19, siamo senza dubbio preoccupati per il destino delle migliaia di donne che oggi sono condannate a restare rinchiuse in casa insieme ai loro reali o potenziali aggressori. Nonostante i notevoli progressi registrati negli ultimi anni anche a livello di attitudini e percezioni, persiste in Marocco una misoginia strettamente legata a una società maschilista che non esita a usare la religione, i costumi, la storia e la morale per segnalare la sua ostilità alle donne. Una misoginia che si manifesta e che si esprime ogni volta che la crisi economica si aggrava, che la povertà peggiora, la disoccupazione aumenta e i sentimenti di debolezza, disperazione e amarezza che ne derivano si esasperano. L’interpretazione misogina ritiene che il fatto che le donne abbiano lasciato le loro case e siano entrate nel mondo del lavoro sia la causa di questa sofferenza. Questa tesi continua la sua analisi per giungere alla conclusione che, in assenza di una reazione umana per rettificare la situazione, è la volontà divina ad imporsi. La punizione divina si manifesta a volte per mancanza di pioggia che porta alla siccità, a volte per altri disastri naturali. Per queste persone, il coronavirus è un’espressione del rifiuto di Dio verso l’uscita delle donne nello spazio pubblico nonché verso “la fornicazione e l’adulterio” che l’hanno accompagnata.

Potresti aiutarci a capire meglio il lavoro che state portando avanti per proteggere le donne vittime di violenza domestica nella situazione attuale?

Durante il confinamento, le donne vittime di violenza domestica sono costrette a convivere sotto lo stesso tetto con i loro aggressori, con enormi rischi per la loro integrità psicologica e fisica. Questa è stata una delle principali preoccupazioni dell’ATEC dalla dichiarazione dello stato di emergenza sanitaria, in particolare per le donne più colpite dalla povertà e dalla miseria, totalmente sprovviste di alternative.
L’Associazione ha pertanto adottato una serie di misure specifiche. In primo luogo, è stato rilasciato un comunicato stampa per attirare l’attenzione dell’opinione pubblica e richiamare i decisori politici alle loro responsabilità.

L’Associazione ha pertanto messo a disposizione delle beneficiarie attuali e potenziali i numeri di telefono per l’ascolto e il supporto psicologico a distanza. In coordinamento con l’Entraide Nationale (i nostri Servizi Sociali, ndr) e la Prefettura di Casablanca-Anfa, l’ATEC ha provveduto a riservare uno spazio all’interno del centro abitativo temporaneo recentemente creato all’interno della Casa dei Giovani di Derb Ghallef (vedi sotto, ndr) per ospitare, laddove necessario, questa categoria di donne. Sfortunatamente, non abbiamo ancora meccanismi legali su cui fare affidamento per proteggere queste donne durante il periodo di confinamento. A riguardo, bisogna dire che, in questo momento, è soprattutto la società civile ad essere molto attiva e che sta cercando, con i suoi mezzi limitati, di colmare il vuoto normativo.

Il Covid-19 colpisce in modo significativo i più vulnerabili. Le misure adottate per limitare la diffusione della pandemia richiedono a tutti noi una rigida disciplina che non sempre è alla portata di tutti (ad esempio le persone senza fissa dimora). Quali tipi di azioni avete intrapreso per proteggere questi gruppi che sono più esposti al rischio di infezione?

Fedele alla sua identità di organizzazione per la difesa dei diritti umani attiva a livello locale, che pone al centro della sua mission i bisogni della popolazione, l’ATEC si è affrettata a rispondere alle nuove esigenze e problematiche del territorio al fine di garantire i diritti dei più vulnerabili. Sono state pertanto messe in campo una serie di iniziative di informazione: campagne di sensibilizzazione, tour porta a porta nelle strade e nei vicoli del quartiere Derb Ghallef, distribuzione di alimenti per le famiglie più bisognose, distribuzione di prodotti per la disinfezione, pagamento dell’affitto per alcune madri e donne single del quartiere in circostanze particolarmente difficili.

D’altro canto, in collaborazione con i Servizi Sociali e la Prefettura di Casablanca-Anfa, l’ATEC ha contribuito alla creazione, con urgenza, dello spazio abitativo temporaneo all’interno della Centro Giovanile di Derb Ghallef, per ospitare le persone senza fissa dimora che, data la loro particolare situazione, sono più esposte al rischio di contrarre il virus.
Nello svolgimento di tutte le sue azioni, ATEC ha anche beneficiato del sostegno di numerosi benefattori, associazioni amiche, semplici cittadini ma anche alcuni attori del mondo economico. Rispetto a questi ultimi, il ristorante La Flèche offre regolarmente pasti gratuiti per una trentina di persone e ha finanziato 16 panieri per le famiglie del quartiere. L’Idou Anfa Hotel ha donato quaranta asciugamani. Infine, anche il McDonald’s locale ha dimostrato, sin dall’inizio dell’operazione di sostegno abitativo, la sua disponibilità a inviarci i pasti, non appena ne avremo bisogno.

La testimonianza di Bouchra e dell’Associazione Tahadi ci lascia forse un po’ inquieti ma anche fiduciosi. Inquieti per le tante sfide, per i problemi ancora da risolvere, perché il cammino è lungo prima di arrivare ad abbattere le diseguaglianze e garantire a tutti e tutte pieni diritti e autonomia di scelta e di azione. E non solo in Marocco. Ma fiduciosi, sì, perché le testimonianze come questa ci ricordano che ovunque nel mondo gli sforzi si moltiplicano, che la società civile è attiva e che gli uomini e le donne del mondo stanno acquisendo consapevolezza del loro essere cittadini e cittadine “a parte intera”, portatori di diritti e doveri, condizione indispensabile per uno sviluppo globale equo e sostenibile.

Isabella Panfili, Coordinatrice progetti Iscos Marche in Marocco

In Marocco, il virus non è solo una questione sanitaria

Sono 1.113 i casi confermati di coronavirus in Marocco alle ore 13:00 del 06 Aprile 2020. 71 i decessi, 76 i guariti, 3954 i casi esclusi in seguito a tampone.

La decisione del Governo marocchino di chiudere tutti gli aeroporti a partire dal 20 Marzo, dichiarando lo stato di urgenza sanitaria e applicando immediatamente le misure di contenimento, si è dimostrata la scelta più giusta, in un paese il cui sistema sanitario soffre di mancanze strutturali tali da non poter in alcun caso reggere la sfida di una epidemia delle stesse proporzioni di quella che sta colpendo Europa e Stati Uniti.

Al di là dei dati specifici (regolarmente aggiornati dalle autorità competenti per cui se interessati ad un monitoraggio in diretta vi consiglio di consultare il sito ufficiale del Ministero della Salute marocchino), vorrei usare questo spazio per una riflessione su alcuni elementi di criticità che la diffusione del COVID-19 sta portando alla luce, scoprendo vulnerabilità e elementi importanti di sottosviluppo di cui ancora soffre il paese, nonostante i grandi passi avanti degli ultimi anni. In primis, come già dicevamo, l’incapacità delle strutture ospedaliere pubbliche di rispondere al bisogno di salute dei cittadini, per l’obsolescenza dei locali e delle infrastrutture, per la diffusa mancanza di attrezzature e dispositivi di protezione, per la carenza di personale qualificato e infine per la frequente difficoltà di reperire medicinali che vadano oltre l’ordinario. Aggiungiamo a questo la mancanza di un welfare esteso e di meccanismi condivisi per la protezione dei cittadini e dei lavoratori, in un contesto di forti diseguaglianze interne, sia di tipo orizzontale (tra “ricchi” e “poveri”) che verticali (tra urbano e rurale, ma anche tra Nord e Sud del Paese).

Per quanto riguarda le misure prettamente sanitarie, 2 miliardi di dirhams (circa 190 milioni di euro) sono stati allocati dal Fondo Speciale per la lotta alla pandemia da Coronavirus creato da Sua Maestà il Re Mohammed VI per la riqualificazione del sistema sanitario pubblico, con l’identificazione di strutture su tutto il territorio nazionale specializzate per la presa in carico terapeutica di casi di COVID-19. Anche le strutture private sono state chiamate dal governo a contribuire in caso di bisogno, qualora la situazione per il pubblico dovesse in futuro divenire ingestibile. Importante è stato inoltre il coinvolgimento dell’esercito, degli ospedali e della medicina militare nella gestione delle operazioni di prevenzione e messa in quarantena ma anche di presa in carico e cura dei casi di contagio.

Nelle sue fasi iniziali, l’epidemia di COVID-19 in Marocco sembrava riguardare in via esclusiva Europei venuti in viaggio (per piacere o per lavoro) oppure marocchini “di ritorno”. La spirale si è poi ovviamente allargata, andando a toccare anche i residenti, che costituiscono ormai la maggioranza dei contagiati. Si consideri a riguardo che il modello abitativo preponderante in Marocco è quello della famiglia allargata, per cui si vive tutti insieme, condividendo spesso spazi anche piccoli, laddove ognuno porta il suo contributo all’economia familiare. In un paese in cui il numero di disoccupati ha raggiunto 1,2 milioni nel 2017, ovvero circa il 10,2% della popolazione attiva, l’accesso al lavoro non riesce di per sé a garantire un tenore di vita dignitoso (cfr Rapporto Bank Al Maghrib 2017). Un lavoratore dipendente su cinque non è retribuito e il potere contrattuale dei lavoratori sui datori di lavoro è quasi inesistente, come testimoniato anche dalla difficoltà dei sindacati locali ad “entrare” nel settore privato e soprattutto nelle piccole e medie realtà imprenditoriali, spesso informali. Quasi 8 dipendenti su 10 non hanno copertura medica e molti non sono affiliati a nessun sistema pensionistico, a fronte di un livello medio dei salari che rimane comunque basso tra i lavoratori del privato, circa 2.800 dirhams mensili (270 euro circa) nei settori dell’industria, del commercio e nelle professioni liberali e 1.813 dirhams mensili (circa 170 euro) nel settore agricolo. Per darvi un’idea delle disparità interne, la retribuzione di un dipendente pubblico è in media superiore dell’82% a quella di un lavoratore nel settore privato, senza considerare il fatto che il settore pubblico beneficia di un sistema pensionistico particolarmente generoso. Per farvi capire il potere di acquisto reale, un kg di carne di manzo costa in media intorno alla 10 euro, per le verdure comuni come patate, carote e pomodori siamo tra 60 centesimi e un euro al kg mentre la frutta è più cara, fino a 3-4 euro al kg. Insomma, non siamo ai livelli dell’Europa, ma neppure troppo lontano….

Il virus porta a galla le diseguaglianze rischiando di trasformare i diritti in privilegi e di far emergere conflitti sociali. L’isolamento impone una condotta rigida che non si adatta ai bisogni di chi è costretto a lavorare per mangiare ma che comunque va rispettata, al fine di limitare la diffusione dell’epidemia.

Tra i due mali, il male minore. Ma per quanto?
Quanto può costare la pace sociale, in un paese che non può offrire a tutti i cittadini e tutte le cittadine le stesse garanzie e le stesse tutele?

Alla fine di marzo di quest’anno, il Comitato Economico di Vigilanza (CVE) ha presentato pubblicamente delle misure di sostegno provvisorie che saranno adottate a favore delle famiglie che operano nel settore informale e che sono direttamente colpite dalle restrizioni mirate a ridurre la diffusione del virus. Data la complessità e la portata del problema, il CVE ha deciso di procedere in due fasi.
In un primo momento, a partire circa dal 06/04/2020, beneficeranno di aiuti economici i cittadini e le cittadine iscritti al Ramed, il Regime di Assistenza Medica per le fasce di popolazione più vulnerabili (che contava più di 10.000 persone iscritte nel 2017). Il Fondo per il Coronavirus trasferirà a queste famiglie degli “aiuti di sussistenza” sulla base dei seguenti criteri: 800 dirhams (circa 75 euro) per famiglie di due persone o meno; 1.000 dirhams (circa 95 euro) per famiglie da tre a quattro persone; 1.200 dirhams (circa 110 euro) per famiglie di oltre quattro persone. Il sistema è stato pensato per essere accessibile anche da casa. Il capofamiglia dovrà inviare il numero della sua carta Ramed via SMS, dal suo cellulare, al numero 1212, disponibile anche per fornire assistenza alle famiglie e chiarire dubbi rispetto alla situazione. E’ attesa invece per le prossime settimane una piattaforma di deposito per le dichiarazioni di quanti non sono iscritti al Ramed, lavoratori del settore informale e quanti hanno perso il proprio reddito a causa dell’isolamento obbligatorio, che dovrebbero beneficiare di aiuti successivi. L’indennità forfettaria mensile netta prevista per legge per i lavoratori e le lavoratrici iscritti/e alla previdenza sociale corrisponderebbe invece a circa 2.000 dirhams al mese (circa 197 euro).
Una situazione in evoluzione dunque, che se da una parte dimostra degli sforzi in atto per rispondere all’emergenza, dall’altra riesce a rassicurare solo in parte i dubbi e le angosce di ampi strati della popolazione privi di sicurezze per il futuro.

Chiudo queste due brevi pagine di riflessioni sulla diffusione del COVID-19 in Marocco con qualche riga su una zona di questo paese che mi è particolarmente cara essendo il territorio dove per primo ho vissuto, negli otto anni che sono trascorsi dal mio primo viaggio in questo paese. Si tratta della Regione del Draa-Tafilalet, a circa 200 km a Sud-Est di Marrakech, attraverso le montagne dell’Atlante verso il confine sud-orientale con l’Algeria. Un territorio essenzialmente rurale che negli ultimi 15 anni si è visto trasformare in destinazione di eccellenza per turisti da tutto il mondo desiderosi di spingersi fino alle prime dune del Sahara, per uno scatto tra le belle dune di Merzouga e Ch’gaga, magari da postare sul proprio profilo social. E’ il cosiddetto Grande Sud, una zona di frontiera in cui si mescolano Marocco Arabo e Marocco Africano, antica terra di carovane dove è ancora viva la cultura dei berberi, gli “uomini liberi” del deserto, che già aveva catturato l’immaginazione di tanti artisti e scrittori del ‘900 (si pensi al celebre “Tè del deserto” di Bowles). E’ difficile raccontare l’impatto del COVID-19 su questi territori, dove la gente ha risposto con compostezza e disciplina agli imperativi imposti dalla situazione, con la chiusura immediata di tutte le attività turistiche e ricettive (considerato comunque che la chiusura degli aeroporti e lo stop agli ingressi dall’Europa avevano già prodotto una sospensione forzata dal lavoro degli operatori turistici anche prima dell’obbligo imposto dalle autorità). Ma c’è preoccupazione nell’aria, soprattutto da parte delle generazioni più giovani.

Con i turisti se n’è andato anche il lavoro, lasciando l’evidenza di una economia locale fragile, ancora sconnessa e disarticolata, dove i saperi e gli equilibri tradizionali si sono persi nell’arco di meno di una generazione, lasciando un vuoto che se non colmato in fretta rischia di essere il motore di fenomeni di deculturazione nonché di emigrazione verso altre aree del Paese (Casablanca, Tangeri) o l’Europa.

Cosi, mentre  crescono i timori per l’impatto del nuovo coronavirus sull’economia mondiale, questi territori alle porte del deserto, normalmente esclusi dal dibattito pubblico, diventano ai miei occhi il simbolo di quanto gli equilibri del mondo cosiddetto globalizzato siano interconnessi, di quanto “periferia” e “centro” siano luoghi simbolici che esistono solo nell’occhio di chi osserva e di come sia impossibile continuare a pensare di tutelare solo una parte senza prendersi cura del tutto.

Isabella Panfili, Rappresentante paese Iscos Marche in Marocco

Inizia a Bruxelles l’evento finale per il dialogo sociale nel Mediterraneo

Tutto pronto per la conclusione del ptogetto pilota Solid, per il dialogo sociale in Marocco, Tunisia, e Giordania.

Oggi, al Comitato Europeo Economico e sociale sono presenti rappresentanti della Commissione Europea, degli imprenditori, dei sindacati e della società civile dei tre paesi coinvolti per celebrare la sottoscrizione della Carta del Dialogo sociale da parte dei tre Ministri di Marocco, Tunisia e Giordania.

Una tappa importante verso la creazione di uno spazio sempre più ampio nel Mediterraneo di dialogo tra le parti sociali ed istituzionali, per la crescita della democrazia.

Iscos ha contribuito a questo progetto soprattutto nel lavoro con i sindacati marocchini, collaborando ad un percorso comune tra le principali sigle sindacali per il lavoro dignitoso nelle realtà multinazionali, per la tutela dei migranti, per la tutela dei lavoratori del settore informale.

La delegazione Iscos e Cisl è formata da Giuseppe Farina, presidente di Iscos Nazionale, Isabella Panfili, Responsabile Iscos Marche per il Marocco, Sauro Rossi, Segretario Cisl Marche, Vincenzo Russo, Direttore Iscos Marche e Zakaria, il più giovane esperto sul dialogo sociale mai entrato nell’aula del CESE.

La delegazione Cisl Iscos

Qualité de l’emploi et sous-emploi. Emplois temporaires et nouvelles formes de travail. La troisième étude du projet SOLID est disponible

Sans être récentes, les formes atypiques d’emploi sont devenues l’une des caractéristiques du marché du travail contemporain. La catégorie de sous-emploi concerne tous ceux qui déclarent avoir travaillé moins de  ce qu’ils voulaient ou pourraient, qui se retrouvent souvent à la recherche d’un deuxième emploi qui leur permettent d’atteindre un niveau salarial aligné sur leurs besoins. Dans le monde, près de 900 millions de travailleurs – un travailleur sur trois – vivent sous le seuil de pauvreté de deux dollars par jour. Mais la pauvreté ne peut être éradiquée s’il n’y a pas de possibilités d’emploi stables avec des salaires suffisants.

La dernière étude réalisée par ISCOS Marche en collaboration avec les membres de l’Union des syndicats arabes (UMT, CDT et UGTM) dans le cadre du programme SOLID est centrée sur la qualité du travail et du  sous-emploi, en mettant l’accent sur les emplois temporaires et les nouvelles formes de travail. L’étude a été menée de manière participative grâce à la présence d’un accord avec les dirigeants syndicaux concernant la méthodologie de travail à suivre et les axes à adopter. Les confédérations syndicales ont également participé aux débats concernant la préparation de l’étude jusqu’à la rédaction, la discussion et l’adoption du texte le 20 avril 2018.

Cette étude est divisée en trois parties:

  1. La qualité de l’emploi et du sous-emploi
  2. Emplois temporaires
  3. Nouvelles formes de travail.

Et il vise essentiellement à:

  • Examiner, partager et analyser le cadre juridique international et national qui régit les problèmes identifiés;
  • Partager avec tous les acteurs du mouvement syndical marocain les concepts fondamentaux liés au thème de la qualité du travail et ceux essentiels pour la défense des causes de la classe ouvrière;
  • Diagnostiquer l’évolution de la situation économique internationale et marocaine et mettre en évidence les effets de la mondialisation des relations de production sur le vécu des travailleurs et sur le rôle que le mouvement syndical national et international est appelé à jouer;
  • Fournir aux dirigeants et aux responsables syndicaux des données, des indicateurs et d’autres éléments d’analyse afin qu’ils puissent les utiliser dans leur action militante quotidienne pour soutenir leurs actions de protection et de défense;
  • Présenter des propositions et des idées alternatives pour développer l’action syndicale en relation avec les thèmes de l’étude;
  • Résumez les conclusions et les recommandations des réunions de suivi tenues avec les dirigeants syndicaux sur les sujets couverts par l’étude.

Comme le texte précédent, l’étude est également disponible en versions française et arabe

Qualité de l’emploi et sous-emploi. Emplois temporaires et nouvelles formes de travail – Français

Qualité de l’emploi et sous-emploi. Emplois temporaires et nouvelles formes de travail – Arabe

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue est un programme pilote triennal (2016-2019) pour la promotion du Dialogue social avec trois pays du sud de la Méditerranée: le Maroc, la Tunisie et la Jordanie.
La promotion des bonnes pratiques grâce à l’identification et au partage d’outils et de modèles novateurs de Dialogue social fait également partie des objectifs du project.
Pour contribuer à sa réalisation, ISCOS Marche a édité la rédaction de 3 publications:
– Guide pour les syndicalistes sur les Accords d’entreprises transnationales
– Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants “Migration, travail décent et droits sociaux au Maroc”
– L’étude sur la qualité du travail et le sous-emploi

Qualità del lavoro e del sotto-impiego. Lavori temporanei e nuove forme di lavoro. Disponibile il terzo studio del progetto SOLID

Sebbene non recenti, le forme di occupazione atipiche sono diventate una delle maggiori caratteristiche del mercato del lavoro contemporaneo. La categoria dei sottoccupati riguarda tutti coloro che dichiarano di aver lavorato un monte ore inferiore rispetto a quello che avrebbe voluto o potuto, i quali si ritrovano spesso a cercare un secondo lavoro per raggiungere un livello salariale adeguato alle proprie esigenze. Al mondo quasi 900 milioni di lavoratori – uno su tre lavoratori – vivono al di sotto della soglia di povertà di due dollari al giorno. Ma la povertà non può essere sradicata se non ci sono opportunità di lavoro stabili con salari sufficienti.

L’ultimo studio curato da ISCOS Marche in collaborazione con i sindacati membri dell’Unione sindacale araba (UMT, CDT e UGTM) nell’ambito del programma SOLID è incentrato sulla qualità del lavoro e del sotto-impiego, con un focus sui lavori temporanei e sulle nuove forme di lavoro. Lo studio è stato condotto in modo partecipativo grazie alla presenza di un accordo con i leader e i dirigenti sindacali riguardo la metodologia di lavoro da seguire e gli assi da adottare. Le confederazioni  sindacali hanno anche partecipato ai dibattiti riguardanti le fasi di preparazione dello studio, fino alla stesura, alla discussione e all’adozione del testo il 20 aprile 2018.

Questo studio è diviso in tre parti :

  1. La qualità del lavoro e del sotto-impiego
  2. Lavori temporanei
  3. Nuove forme di lavoro.

E mira essenzialmente a:

  • Rivedere, condividere e analizzare il quadro giuridico internazionale e nazionale che disciplina i temi identificati;
  • Condividere con tutti gli attori del movimento sindacale marocchino i concetti fondamentali relativi al tema della qualità del lavoro e quelli essenziali per la difesa delle cause della classe lavoratrice;
  • Diagnosticare lo stato di avanzamento della realtà economica internazionale e marocchina e rilevare gli effetti della globalizzazione dei rapporti di produzione sull’esperienza dei lavoratori e sul ruolo che il movimento sindacale nazionale e internazionale è chiamato a ricoprire;
  • Fornire ai dirigenti e ai funzionari sindacali dati, indicatori e altri elementi d’analisi in modo che possano farne uso nel loro attivismo quotidiano per sostenere le loro azioni di tutela e difesa;
  • Presentare proposte e idee alternative per sviluppare l’azione sindacale in relazione ai temi dello studio;
  • Riassumere le conclusioni e le raccomandazioni degli incontri di follow-up svolti con dirigenti sindacali sugli argomenti trattati dallo studio.

Come il testo precedente, anche questo è disponibile in una versione in lingua francese e una in lingua araba.

Qualité de l’emploi et sous-emploi. Emplois temporaires et nouvelles formes de travail – Français

Qualité de l’emploi et sous-emploi. Emplois temporaires et nouvelles formes de travail – Arabe

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue è un programma pilota triennale (2016-2019) per la promozione del Dialogo sociale con tre Paesi del Sud del Mediterraneo: Marocco, Tunisia e Giordania.
Fra gli obiettivi rientra anche la promozione di buone pratiche attraverso l’identificazione e la condivisione di strumenti e modelli innovativi di Dialogo sociale.
Per contribuire al suo raggiungimento ISCOS Marche ha curato la stesura di 3 pubblicazioni:
– La Guida per sindacalisti sugli Accordi aziendali transnazionali
– La Guida per sindacati e lavoratori migranti “Migrazione, lavoro dignitoso e diritti sociali in Marocco”
– Lo studio sulla qualità del lavoro e del sotto-impiego

Migration, travail décent et droits sociaux au Maroc. Guide destiné aux syndicats et aux travailleurs migrants

Au Maroc, le phénomène migratoire a tellement augmenté qu’il devient un fait social marquant le changement et la transformation de la société marocaine.

Au cours des deux dernières décennies, l’amplification du phénomène et l’évolution du Maroc vers un pays d’immigration ont multiplié l’intérêt et les interventions des acteurs nationaux (institutionnels, politiques et société civile) et internationaux (ONG, organisations des Nations Unies , etc.), dans le but de soutenir un nouveau cadre législatif, mis en place progressivement, capable d’assurer une gouvernance de la migration qui respecte les normes internationales relatives aux droits des migrants.

Malgré la réalisation de plusieurs recherches visant à mieux comprendre les différentes formes de migration visibles au Maroc et leur impact social, économique et politique, il est difficile d’accéder à des données quantitatives fiables sur la présence de migrants au Maroc et sur leur profil socio-économique. A notre avis, cela est dû, d’une part, à la complexité du phénomène de la “migration irrégulière”, caractérisé par la difficulté d’identifier tous les migrants qui échappent aux contrôles et aux autorités frontalières; et d’autre part, au manque d’accès aux informations détenues par les institutions publiques.

Le document “Migration, travail décent et droits sociaux au Maroc. Guide destiné aux syndicats et aux travailleurs migrants“, élaboré par ISCOS Marche dans le cadre du projet SOLID et disponible en version française et arabe, porte en général sur le contexte de la migration au  Maroc et, en particulier, sur le concept de “travail décent” et sur le rôle des syndicats dans la promotion des droits des travailleurs migrants.

Le concept de travail décent associe le droit d’accès à une main-d’œuvre productive et bien rémunérée, à la sécurité sur le lieu de travail et à la protection sociale des familles, aux meilleures perspectives de développement personnel et d’inclusion sociale, à la liberté d’exprimer leurs demandes et participer aux décisions concernant leur vie, à l’égalité d’opportunité et de traitement pour tous les hommes et toutes les femmes sans distinction de sexe. Le travail décent ainsi que le plein emploi productif sont des facteurs clés pour parvenir à une globalisation juste et pour réduire la pauvreté.

Ce texte se présente également comme un outil de travail pour améliorer la capacité des partenaires sociaux marocains à résoudre efficacement les problèmes, à identifier des solutions et à développer des plans d’action.

Migration, travail décent et droits sociaux. Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants – Français

Migration, travail décent et droits sociaux. Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants – Arabe

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue est un programme pilote triennal (2016-2019) pour la promotion du Dialogue social avec trois pays du sud de la Méditerranée: le Maroc, la Tunisie et la Jordanie.
La promotion des bonnes pratiques grâce à l’identification et au partage d’outils et de modèles novateurs de Dialogue social fait également partie des objectifs du project.
Pour contribuer à sa réalisation, ISCOS Marche a édité la rédaction de 3 publications:
– Guide pour les syndicalistes sur les Accords d’entreprises transnationales
– Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants “Migration, travail décent et droits sociaux au Maroc”
– L’étude sur la qualité du travail et le sous-emploi

Migrazione, lavoro dignitoso e diritti sociali. Guida per sindacati e lavoratori migranti

In Marocco il fenomeno migratorio è in piena espansione tanto da diventare un fatto sociale che segna il cambiamento e la trasformazione della società marocchina.

Negli ultimi due decenni,  l’amplificazione del fenomeno e l’evoluzione del Marocco  verso paese di immigrazione hanno moltiplicato l’interesse e gli interventi degli attori sia nazionali (istituzioni, politici e società civile), sia internazionali (ONG, organizzazioni delle Nazioni Unite, ecc.), con l’obiettivo di sostenere l’attuazione di un nuovo quadro legislativo, attuato gradualmente, che sarà in grado di garantire una governance della migrazione che rispetti le norme internazionali sui diritti dei migranti.

Nonostante la realizzazione di diversi studi e ricerche per comprendere meglio le diverse forme migratorie visibili in Marocco e il loro impatto sociale, economico e politico, è difficile accedere a dati quantitativi attendibili sulla presenza di migranti e sul loro profilo socio-economico. A nostro parere, questo è dovuto, da un lato, alla complessità del fenomeno della cosiddetta “migrazione irregolare”, caratterizzato dalla difficoltà di identificare tutti i migranti che sfuggono ai controlli e alle autorità di frontiera; e dall’altro alla mancanza di accesso alle informazioni in possesso delle istituzioni pubbliche.

Tra questi problemi possiamo notare, oltre alla regolarizzazione dei migranti e la creazione di un quadro giuridico in grado di garantire i diritti fondamentali dei migranti, l’accesso ai servizi di base e l’integrazione socio-professionale.

Il documento “Migrazione, lavoro dignitoso e diritti sociali. Guida per sindacati e lavoratori migranti”, curato da ISCOS Marche all’interno del progetto SOLID  e disponibile in una versione francese e in una araba, si concentra, in generale, sul contesto migratorio in Marocco e, nello specifico, sul concetto di “lavoro dignitoso” e sul ruolo dei sindacati nella promozione dei diritti dei lavoratori migranti.

Il concetto di lavoro dignitoso riunisce al suo interno il diritto all’accesso a un lavoro produttivo e ben retribuito, alla sicurezza sul posto di lavoro e alla protezione sociale per le famiglie, migliori prospettive di sviluppo personale e inclusione sociale, libertà per le persone di esprimere le loro richieste e partecipare alle decisioni che riguardano le loro vite, pari opportunità e uguale trattamento per tutti gli uomini e le donne a prescindere dal loro sesso. Il lavoro dignitoso insieme a un’occupazione piena e produttiva sono fattori chiave per raggiungere una globalizzazione equa e ridurre la povertà.

Anche questo testo si presenta quindi per essere uno strumento di lavoro volto a migliorare la capacità delle parti sociali marocchine di affrontare efficacemente i problemi, individuare soluzioni e sviluppare piani d’azione.

Migration, travail décent et droits sociaux. Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants – Français

Migration, travail décent et droits sociaux. Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants – Arabe

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue è un programma pilota triennale (2016-2019) per la promozione del Dialogo sociale con tre Paesi del Sud del Mediterraneo: Marocco, Tunisia e Giordania.
Fra gli obiettivi rientra anche la promozione di buone pratiche attraverso l’identificazione e la condivisione di strumenti e modelli innovativi di Dialogo sociale.
Per contribuire al suo raggiungimento ISCOS Marche ha curato la stesura di 3 pubblicazioni:
– La Guida per sindacalisti sugli Accordi aziendali transnazionali
– La Guida per sindacati e lavoratori migranti “Migrazione, lavoro dignitoso e diritti sociali in Marocco”
– Lo studio sulla qualità del lavoro e del sotto-impiego

Pubblié le Guide pour les syndacalistes sur les Accords d’entreprises transnationales

Le manuel, realisé dans le cadre du projet SOLID, a été créé dans l’intention de servir de guide aux syndicalistes souhaitant négocier la rédaction d’Accords d’entreprises transnationales (Transnational Company Agreement– TCA) avec des entreprises multinationales.

Le travail a été développé à partir du concept de Dialogue social, thème principal de tout le projet, conçu comme un processus de consultation entre les partenaires sociaux visant à définir une position commune sur divers sujets liés aux politiques socio-économiques.

Les Accords d’entreprises transnationales peuvent être considérés comme l’un des réussites de ce dialogue constructif au terme duquel les partenaires sociaux, y compris les fédérations syndicales mondiales, ont été en mesure de trouver une position commune sur certaines questions. Cet accord sera valable dans le monde entier, c’est-à-dire où la multinationale signataire a ses propre sites d’exploitation.

Une fois qu’un tel accord a été obtenu, il doit être respecté et correctement mis en place pour être efficace. A cette fin, différents acteurs doivent jouer leur rôle.

Dans le guide, il sera possible de savoir à quoi sert un AET et pourquoi il peut être utile de le signer, tant du point de vue des multinationales que des syndicats.

Le Guide veut également etre un outil pour apprendre à rédiger un Accord d’entreprise, en montrant quelles sont les questions clés à inclure et comment vérifier son application une fois qu’il a été signée. Certains exemples de AET, qui peuvent être utilisés comme modèles ou adaptés aux besoins individuels, figurent dans la dernière partie du Guide.

Enfin, il y a également une liste des principales Fédérations syndicales mondiales avec les secteurs qu’elles couvrent et leurs adresses e-mail, utiles pour obtenir un soutien direct si nécessaire.

Ici vous trouverez les versions en anglais et en arabe du Guide:

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue est un programme pilote triennal (2016-2019) pour la promotion du Dialogue social avec trois pays du sud de la Méditerranée: le Maroc, la Tunisie et la Jordanie.
La promotion des bonnes pratiques grâce à l’identification et au partage d’outils et de modèles novateurs de Dialogue social fait également partie des objectifs du project.
Pour contribuer à sa réalisation, ISCOS Marche a édité la rédaction de 3 publications:
– Guide pour les syndicalistes sur les Accords d’entreprises transnationales
– Guide pour les syndicats et les travailleurs migrants “Migration, travail décent et droits sociaux au Maroc”
– L’étude sur la qualité du travail et le sous-emploi

Pubblicata la Guida per sindacalisti sugli Accordi aziendali internazionali

Il manuale, realizzato nell’ambito del progetto SOLID, nasce con l’intento di essere una guida per i sindacalisti che desiderano negoziare la stesura di Accordi aziendale transnazionali (Transnational Company Agreement – TCA) con le multinazionali.

Il lavoro è stato sviluppato a partire dal concetto di Dialogo sociale, tema portante dell’intero progetto, inteso quale processo di consultazione tra le parti sociali volto a raggiungere una posizione comune su diversi argomenti inerenti le politiche socio-economiche.

Gli Accordi aziendali transnazionali possono essere considerati uno dei buoni esiti di questo dialogo costruttivo al termine del quale le parti sociali, comprese le federazioni sindacali globali, sono state capaci di trovare una posizione comune su determinate questioni. Questo accordo sarà valido a livello mondiale, cioè dove la multinazionale firmataria ha le proprie sedi operative.

Una volta ottenuto un simile accordo, questo deve essere rispettato e correttamente implementato per essere effettivo. A tale scopo diversi attori devono giocare il proprio ruolo.

All’interno della guida sarà possibile scoprire a cosa serve un TCA e perchè può essere utile firmarlo, sia dal punto di vista delle multinazionali, sia da quello delle unioni sindacali.

La Guida vuole inoltre essere uno strumento per imparare a scrivere un Accordo aziendale, mostrando quali sono i temi fondamentali da includere e come verificare la sua applicazione una volta firmato. Alcuni esempi di TCA, che possono essere utilizzarli come modelli oppure adattati in base alle singole necessità, sono inclusi nell’ultima parte della Guida.

Infine è anche presente una lista delle principali Federazioni sindacali globali con i settori che coprono e i loro indirizzi email, utile per ottenere un supporto diretto se necessario.

Qui trovate le versioni in inglese e arabo della Guida:

SOLiD – South Mediterranean Social Dialogue è un programma pilota triennale (2016-2019) per la promozione del Dialogo sociale con tre Paesi del Sud del Mediterraneo: Marocco, Tunisia e Giordania.
Fra gli obiettivi rientra anche la promozione di buone pratiche attraverso l’identificazione e la condivisione di strumenti e modelli innovativi di Dialogo sociale.
Per contribuire al suo raggiungimento ISCOS Marche ha curato la stesura di 3 pubblicazioni:
– La Guida per sindacalisti sugli Accordi aziendali transnazionali
– La Guida per sindacati e lavoratori migranti “Migrazione, lavoro dignitoso e diritti sociali in Marocco”
– Lo studio sulla qualità del lavoro e del sotto-impiego